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J'ai découvert la Dordogne avec les yeux de Robert Doisneau

  • Photo du rédacteur: Jules Bichet
    Jules Bichet
  • 7 août
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 août


Je flânais près du gîte, dans l’herbe, sous les arbres, en courant parfois derrière un ballon… jusqu’à ce qu’on me parle d’une gare un peu particulière, dédiée à un certain Robert Doisneau. Cette ancienne gare, joliment réhabilitée par ses enfants, est aujourd’hui le seul lieu permanent en France consacré au photographe. L’exposition, dirigée par ses descendants, raconte un lien souvent méconnu entre Robert Doisneau et cette région. Un lien d’amitié, de vacances, de lumière. Et d’amour discret pour les choses simples.


"Pour faire des photos, il faut que je me mouille" Robert Doisneau
"Pour faire des photos, il faut que je me mouille" Robert Doisneau

« Les plus beaux paysages du monde »

L’exposition retrace ses premières vacances en Dordogne, en 1937. Il est alors jeune, descend la rivière en canoë, s’émerveille de la lumière, des visages, des scènes de la vie rurale. Il y revient ensuite presque chaque été, parfois pour des reportages, souvent juste pour le plaisir. En lisant ses mots, en découvrant ses images inédites, je me suis surpris à penser que moi aussi, j’avais ressenti cela. Cette paix. Cette lumière un peu dorée sur les pierres. La lenteur heureuse des fins d’après-midi. Un silence habité. Sa fille, Annette Doisneau, raconte que son père considérait cette région comme abritant « les plus beaux paysages du monde ».


Ce que Robert Doisneau regardait, et ce que j’ai ressenti aussi

Les photographies accrochées aux murs sont à la fois familières et bouleversantes. Une femme en tablier. Un gamin qui rit. Un cochon qu’on nourrit. Une rivière qui passe. Rien de spectaculaire. Et pourtant, tout y est. Robert Doisneau ne cherchait pas à faire sensation. Il captait la vérité du quotidien, la beauté des gestes anodins. Et en traversant cette partie du Périgord, j’ai trouvé exactement cela : un monde sans effet spécial, mais avec cette lumière tendre que le cœur reconnaît tout de suite.


Le fleuve comme une ligne de vie

En quittant la gare, j’ai eu envie de marcher jusqu’à la Dordogne. Il faisait chaud. Le soleil dansait sur les herbes. Je suis descendu jusqu’à un petit pont, et là, le fleuve. Calme, large, presque immobile. C’est là que j’ai compris que ce que Robert Doisneau aimait ici, c’était peut-être cette façon qu’a la nature d’accompagner les gens, sans jamais les dominer. La Dordogne n’est pas un fleuve héroïque. Elle est douce et familière. Elle est le fleuve d’une vie simple, d’un été qui revient chaque année.


Une carte postale dans ma tête

Je suis reparti sans photo. Juste avec une carte postale invisible. Cette impression étrange d’avoir partagé quelque chose d’intime avec un homme que je n’ai jamais connu. Comme s’il m’avait prêté ses yeux, le temps d'un séjour. Des clichés qui rappellent qu’il n’y a pas besoin d’extraordinaire pour ressentir fort. Il suffit parfois de temps, d’un peu de silence…Et de la capacité de s’émouvoir encore.

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