J'ai découvert les fêtes populaires de Lisbonne
- Jules Bichet

- 27 août
- 2 min de lecture
Je ne le savais même pas. Ce soir-là, allongé la vieille-ville de Lisbonne, près de l'Alfama, j’entendais au loin des voix, des rires, des accords d’instruments si nombreux que je ne parviens pas à distinguer. J’avais voyagé toute la journée, la fatigue pesait encore, mais la vie de la ville m’appelait. Et je ne pouvais résister à ma curiosité.

Les ruelles multicolores de l'Alfama
Dans les ruelles pavées, des guirlandes multicolores reliaient les balcons les uns aux autres. Des tables improvisées s’alignaient partout tandis que les barbecues crachaient la fumée dorée des sardines grillées. Une odeur saline, grasse, familière se répandait dans chaque recoin. Les sourires s'assemblent dans une liesse contagieuse, comme si la ville entière avait décidé de se retrouver dehors.
La ferveur de Santo António
Sans m’en rendre compte, on m’a tendu une assiette en papier et un gobelet. J’étais plongée dans les fêtes de juin, dans le sillage de celle de Santo António, le saint patron de Lisbonne célébré chaque 13 juin depuis des siècles. Ici, la ferveur populaire prend la forme de processions religieuses dans la journée, marchas populares le soir, où chaque quartier défile en costumes brodés, chantant ses chansons et défendant ses couleurs avec passion. La fête n’avait rien d’un spectacle pour touristes. C’était une vague immense qui emportait la ville entière, une marée joyeuse envahissant le labyrinthe des ruelles. Les martelets en plastique tapaient gentiment sur les têtes complices et les rires fusaient.
La découverte du rythme du pandeiro
Le lendemain, j’ai retrouvé Sarah, une amie rencontrée autrefois en Argentine et installée depuis au Portugal. Elle m’a expliqué l’importance de ces fêtes et surtout, comment elle en est devenue partie prenante. Depuis un an, elle a rejoint un bloco de carnaval et joue du pandeiro. Son groupe s’appelle Asa Branco, du nom d’une chanson mythique de Luiz Gonzaga, qui résonne comme un hymne du Nordeste brésilien.

Ces nuits de juin m’ont fait comprendre que Lisbonne ne se contente pas de célébrer un saint ou une coutume. Elle se célèbre elle-même, dans son mélange de mémoire et de modernité, de fado et de samba, de sardines grillées et de vinho verde. Et pour un instant, j’ai eu le sentiment de faire partie de cette immense maison ouverte qu’est cette ville en fête.








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