J'ai lu "J'ai rêvé que le soleil était noir" de Marguerite Joly
- Jules Bichet

- 5 nov.
- 2 min de lecture
En lisant ce recueil de Marguerite Joly, je me suis laissé happer par une parole fragile, presque chuchotée, qui semble vouloir recoller le monde. J’ai rêvé que le soleil était noir n’est pas un recueil de poèmes au sens classique. C’est une longue traversée qui s’éclaire, où les mots, rythmés par les silences et les espaces, nous invitent à imaginer ce qui n’est pas écrit, mais simplement déposer minutieusement entre les lignes.

Dès les premières pages, on entre dans une nuit dense, celle de la perte et d'un corps blessé. Les vers sont courts, comme des petites respirations. La douleur est retranscrit dans une douceur qui éclaire une part de notre intérieur. Puis, lentement, la voix se relève. On la sent vibrer, plus douce, plus confiante. Ce basculement est merveilleux.
C’est une âme qui se reconstruit au fil des pages qui se tournent sous nos yeux. On a envie de la suivre pas à pas, jusqu'à ce qu'elle retrouve la lumière. Les images sont simples, elles disent tout ce que le cœur humain éprouve sans avoir à le sophistiquer. On pense parfois à Christian Bobin, parfois à Nelly Sachs, souvent à personne d’autre qu’à elle. La beauté n’est pas décorative, elle apparaît comme salvatrice. Cette remontée vers la lumière, fragile et tenace est au cœur de ses poèmes.
J’ai rêvé que le soleil était noir est un livre à lire lentement, par fragments, comme on relit ses propres cicatrices. Il ne livre pas de réponses, mais nous approche d’une forme de paix. Une fois le livre refermé, on sent encore son souffle, comme s’il continuait de vivre à nos côtés. Alors, presque malgré soi, on le rouvre, pour relire des passages écrits comme s’ils étaient destinés à nous aider.
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