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J’ai lu “La folle allure” de Christian Bobin

  • Jules Bichet
  • 1 juin
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 juin

Lire Christian Bobin, c’est accepter d’être saisi par une douceur presque déstabilisante, une simplicité trompeuse à chaque phrase, presque à chaque mot. En ouvrant La folle allure, je me suis retrouvée emportée dès les premières pages alors que le titre me faisait redouter la peur de ressentir par les mots l’expérience trop commune du temps qui passe et qui nous enchaine dans sa course.


Ce roman raconte l’histoire d'une jeune fille qui se fait appeler « Fugue », un nom énonciateur qui parle directement à notre envie profonde de liberté. Elle choisit la fuite comme moyen de rester fidèle à elle-même, fuyant la fixité d’une vie trop bien tracée pour embrasser la liberté avec une urgence heureuse malgré tout. À travers ses escapades incessantes, Christian Bobin dépeint avec subtilité la beauté fragile du quotidien, le charme discret de l'éphémère, et cette quête permanente d’un ailleurs qui fait tourner les pages de la vie.  Le livre se lit très rapidement, mais chaque chapitre peut se savourer très lentement. C’est un livre qui nous invite à créer, dessiner un « oeil mimosa », écouter « le gros », écrire tout ce qu’il nous évoque. Finalement découvrir tout un monde .


Ce livre est donc un cadeau précieux qu'on reçoit, qui inspire immédiatement l'envie de créer, de dessiner, d'écrire. En suivant Fugue à travers une partie de sa jeunesse, le lecteur est pris par cette étrange sensation que le temps se dilate : une courte lecture devient une expérience intense, comme si l'on avait partagé avec elle plusieurs décennies d'un voyage effréné. Durant un voyage, dans un bus entre Prague et Varsovie, Fugue est devenue rapidement attachante, presque réelle, au point de susciter un manque avant même de fermer le livre. On finit par se demander ce qu'elle est devenue, comme une bonne amie perdue de vue, laissant derrière elle une douce nostalgie et une irrésistible envie de mouvement.

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